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Chronologie d'Édouard Ganche
Cette chronologie est encore
très incomplète: toute information ou correction est la
1877
- Né à Rennes, de parents libraires, Auguste
Marie
Ganche (1850-1893) vient s'installer à Baulon
(Ille-et-Vilaine) pour y
exercer la médecine.
1879
1880
- Mercredi 13 octobre, 3 heures du matin. Naissance à Baulon
d'Édouard
Félix Emmanuel Ganche, fils du docteur
Ganche et de Félicie Patourel.
Il porte
le prénom de son grand-père maternel, Édouard
Patourel.
1887
- Son père l'emmène dans ses tournées, visiter
ses malades. Très
vite, il se passionne pour la médecine. Fréquente
l'école de Baulon.
1893
- Mercredi 21 juin, quinze heures. Décès d'Auguste
Ganche, malade depuis
plusieurs mois. Félicie, part
vivre à Rennes avec son
fils, peut-être
chez Augustine Ganche, mère d'Auguste, dont l'époux
Jean-Marie,
libraire, est alors aussi décédé. Édouard
Ganche y fréquente le collège
classique puis le lycée. Il apprend la musique auprès de
sa mère, puis
de M. Imbert, organiste. Il se destine, comme son père, à
la
médecine.
1899
- Édouard Ganche publie des articles sur des sujets divers
dans plusieurs journaux locaux.
- Septembre. Il assiste aux derniers jours du second procès
Dreyfus à Rennes qu'il couvre pour le journal La Sarthe.
1901
- Édouard Ganche devient chroniqueur littéraire au Petit
Rennais. Il en deviendra également le critique musical en
rendant compte
avec
enthousiasme, deux ans plus tard, d'un récital du pianiste Raoul
Pugno (1862-1914) ou
de
l'interprétation de Marié de Lisle dans Carmen.
1903
- Samedi 10 janvier. Sa comédie en un acte Soubrette
est donnée au Grand-Théâtre municipal de Rennes. Le
texte en paraît
chez Pigeon, à Paris, sous la forme d'une plaquette de 36
pages.
- Édouard Ganche fonde en compagnie de quelques amis L'Union
Littéraire,
revue rennoise de 4 pages «adressée gratuitement à
tous les abonnés à
la Société des Gens de Lettres», paraissant le 1er
et 15 de chaque
mois, et qui connaîtra 6 numéros de février
à avril 1903. Il en est
l'administrateur. Ulric Guttinguer et M. du Campfranc sont, avec lui,
les principaux contributeurs de la revue. Il y publie des nouvelles
sous son nom, et des articles d'actualité sous le pseudonyme
d'Édouard
Gorka. La revue donne comme adresse d'Édouard Ganche le 16 de la
rue
Hoche, à Rennes.
- À la même époque, il participe
également en temps que secrétaire de direction à L'Événement
Rennais, autre revue satirique, littéraire et politique de 4
pages également, fondée elle aussi par Ulric Guttinguer.
Il y publie des portraits pittoresques de Rennais excentriques, des
descriptions nostalgiques de lieux célèbres de Rennes, ou
des compte-rendus de concerts.
- Jeudi 30 juillet, 23h45. Décès de Félicie
Ganche
en
son domicile du 10 rue des Fossés à Rennes, où son
fils réside
également selon l'avis de décès. Un entrefilet
d'Ulric Guttinguer signale sa disparition dans L'Événement
Rennais.
- Édouard Ganche part vivre à Paris où son
oncle maternel, Gabriel
Patourel, est alors préparateur de chimie à la
Faculté des Sciences de
l'Université de Paris-Sorbonne. Il a l'occasion d'y enrichir ses
connaissances musicales. Toujours passionné par la
médecine, il
fréquente les amphithéâtres de dissection et suit
assidument les
célèbres cours privés d'anatomie que le docteur
Eugène Doyen
(1859-1916) dispense, 8 rue Danton, dans la Grande salle des
Sociétés
savantes. Il conservera toute sa vie la carte qui lui a
été délivrée lors de son inscription
à ces cours. Toutefois, atteint de surdité,
Édouard Ganche
devra renoncer à poursuivre
ses études et à embrasser la carrière
médicale.
- Édouard Ganche entre à l'École des Hautes
Études Sociales où, durant
2 ans, il suivra notamment les cours d'Henri Expert et de Romain
Rolland (avec qui il restera en correspondance presque jusqu'à
la fin
sa vie).
1905
- L'Annuaire des gens de lettres et des dessinateurs
consacre un court article à Édouard Ganche où il
est indiqué qu'il
publie également sous les pseudonymes d'Éd. Gorka et
d'André Doria. Il
habite 48 rue Joseph de Maistre, dans le 18e arrondissement.
1906
- Début de la rédaction du recueil Le
Livre de la Mort.
- Édouard Ganche assiste à une série de
récitals donnés par Alexandre
Guilmant sur l'orgue monumental du Trocadéro. C'est à
cette époque
qu'il se passionne pour l'œuvre et la personnalité de Chopin.
Dans les premières années du XXe siècle, l'auteur
des Préludes
fait encore l'objets de portraits fantaisistes, parfois caricaturaux,
et ses compositions attendent toujours leur édition
définitive. Édouard
Ganche entreprend alors ce qui sera l'œuvre de sa vie: rendre compte
avec le plus d'objectivité possible de ce que furent l'existence
et la
vie du musicien. Il y consacrera désormais tout son temps et une
grande
partie de sa fortune. Pour ce faire, il va rassembler quantité
de
documents originaux, d'objets personnels, et va s'attacher à
interroger
les derniers témoins vivants ou leurs descendants. Sa
démarche
s'inspirera des pratiques alors déjà en vigueur dans la
recherche
médicale, mais encore relativement inusitées en
musicologie. Citant ses
sources, basant ses affirmations sur une documentation importante et
représentative, il publiera désormais
régulièrement ses travaux en
revues, puis sous forme de volumes qui, aujourd'hui encore, font
autorité sur bien des points.
1909
1910
- Parution de Lettres d'amour
à une jeune fille,
court recueil épistolaire où un homme épris d'une
jeune fille lui
expose sa conception de l'amour, tour à tour conventionnelle,
désabusée
ou exaltée. Ce livret de moins de cent pages est
précédé de cet
avertissement signé É.G.: «En écrivant ce
petit livre je rêvais
d'édifier un monument de fête à mon amour, et je me
suis aperçu, avant
même de l'avoir achevé, qu'il n'était
destiné qu'à lui servir de
tombeau.» Cet ouvrage semble faire écho à certaines
des «Pensées et
Maximes» qu'il avait paraître dans L'Union
Littéraire quelques
années auparavant (n°3, 15 mars 1903): «Je plains les
hommes qui
croient à l'amour de certaines femmes.» ou «L'amour
est une maladie du
cœur qui conduit bien souvent à la mort!»; ou à
cette pensée inédite figurant dans l'un de ses carnets:
«Les femmes sont les fruits de l'humanité, il y en a de
savoureux, il y en a d'amers.»
- Édouard Ganche entame
une série de contacts directs et épistolaires avec Anne
D. Houstoun,
petite-nièce de Jane Stirling (1804-1859), l'une des
dernières élèves
de Chopin, et qui conserve dans son château en Écosse
d'importants
souvenirs du maître polonais, dont un piano joué par
Chopin que possédera Édouard Ganche quelques
années plus tard, et une édition intégrale des
œuvres du compositeur, à partir de laquelle Édouard
Ganche tirera son édition monumentale publiée par Oxford
University Press.
- Édouard Ganche signe dans la revue néo-malthusienne
Génération
Consciente
(n°33, décembre 1910) un article intitulé
«L'éducation sexuelle», dans
lequel il propose une méthode progressive, adaptée
à l'âge des enfants,
et impliquant une formation médicale spécifique des
enseignants appelés
à la dispenser.
1911
- Création de la Société Chopin à Paris
avec Maurice Ravel (1875-1937) et Camille Le Senne (1851-1931).
- Édouard Ganche co-signe une lettre ouverte affichée
dans Paris à l'initiative de Génération
Consciente,
publication d'inspiration néo-malthusienne, et adressée
au Sénateur
Bérenger, président de la Ligue contre la licence des
rues. Depuis
plusieurs années, les néo-malthusiens, partisans d'un
strict contrôle
des naissances, sont poursuivis devant les tribunaux pour pornographie
et incitation au libertinage et à la débauche, au motif
qu'ils prêchent
l'amour libre, l'égalité des sexes devant l'amour, allant
jusqu'à
distribuer des préservatifs à la sortie des usines.
Édouard Ganche est
présenté dans ce document comme homme de lettres. Il
figure aux côtés
d'écrivains comme Clément Janin ou Anatole France, de
députés, de
médecins, d'avocats, et de militantes féministes comme
Nelly Roussel.
1913
- Lundi 24 mars. Gabriel Patourel, l'oncle maternel
d'Édouard
Ganche épouse à Fécamp Thérèse Marie
Lemétais.
1915
- Vendredi 1er
octobre. Édouard Ganche assiste aux obsèques de Remy de
Gourmont
(1858-1915), célébrées le premier octobre à
dix heures et demie à
l'église Saint-Thomas d'Aquin, puis, vraisemblablement, à
l'inhumation
au cimetière du Père-Lachaise.
1916
- Mai à juillet. Édouard Ganche rencontre à
plusieurs reprises
Marie Roubaud de Cournand (1822-1916), la dernière
élève de
Chopin. Elle meurt
quelques mois plus tard, à l'âge de 94 ans.
1919
- Annie de Montfort créée la revue La Pologne,
qui devient l'organe de la Société Chopin. Édouard
Ganche en sera l'administrateur.
- Dimanche 26 octobre. Inauguration au Square d'Orléans (80
rue
Taitbout) d'une
plaque commémorative sur la maison habitée par Chopin de
1842 à 1849,
suite à une souscription organisée par la
Société Chopin à l'initiative d'Édouard
Ganche.
1922
- Édouard Ganche rencontre sa future épouse, Marthe Bouvaist
(1888-1971), à l'occasion d'un récital donné par
la pianiste pour
l'Association France-Pologne. Marthe Françoise Eugénie
Bouvaist est née
à Lyon le 27 septembre 1888, de Edmond Achille Théophile
Bouvaist, 40
ans, inspecteur-adjoint des Forêts et de Marie Léonie
Loisel, 39 ans.
Le Registre des élèves du Conservatoire national de
musique et d'art
dramatique de Paris conserve sous la références AJ 37 396
les
informations suivantes: «Classe de Marmontel, 17 novembre 1905 /
1906 :
1er accessit / 1908 : 2e prix / 1909 : 1er prix / École de
Lyon».
Premier prix de piano du Conservatoire de Paris, elle fut effectivement
l'élève d'Antonin Marmontel (1850-1907), mais aussi de
Raoul Pugno
(1862-1914) et Alfred Cortot (1877-1962). Soliste des grands concerts
symphoniques de Paris, professeur de piano au
Conservatoire de Rennes, puis au Conservatoire de Lyon à partir
de
1921, Marthe Bouvaist partage pleinement la passion d'Édouard
Ganche
pour Chopin.
- Édouard Ganche débute avec le compositeur Alexandre
Tansman (1897-1986) une correspondance qui durera jusqu'à la
Seconde guerre mondiale, lorsque Tansman s'exilera aux
États-Unis.
1923
- Mardi 24 juillet. Édouard Ganche épouse Marthe
Bouvaist.
Le registre
de l'état civil donne toujours comme domicile d'Édouard
Ganche le 48
rue Joseph de Maistre à Paris. Quant à Marthe Bouvaist,
elle est alors
domiciliée 3 place Michel Servet, à Lyon, avec sa
mère, son père étant
décédé deux ans auparavant alors même qu'il
venait d'être nommé
Chevallier de la Légion d'Honneur sur proposition du
Ministère de la
Guerre (l'avis était arrivé à son domicile
quelques jours après son
décès). Le contrat de mariage a été
passé le 23 juillet par Maître
Bouvier, notaire à Caluire-et-Cuire (Rhône). Les
témoins sont Gabriel
Patourel, l'oncle d'Édouard Ganche, résidant 79 avenue de
Breteuil à
Paris, et Louis Leureau, chimiste à Bron (Rhône).
- Mercredi 25 juillet. Cérémonie religieuse du
mariage
d'Édouard Ganche et Marthe Bouvaist en l'église
Saint-Polycarpe de Lyon.
1925
- Alexandre Tansman, pour qui
Édouard
Ganche est un des rares critiques musicaux digne d'estime, lui
dédie son Concerto n°1 pour piano et orchestre.
1927
- Samedi 30 juillet. Édouard Ganche reçoit d'Anne D.
Houstoun un certain nombre d'objets chopéniens, dont un
piano Pleyel joué par
Chopin en 1848, et les volumes
annotés de
l'œuvre de Chopin qui vont lui servir à établir son
édition
monumentale. Il s'agit de sept volumes reliés contenant la quasi
totalité de l'œuvre de Chopin dans les premières
éditions françaises,
portant des corrections et annotations manuscrites de divers natures,
écrites de la main de Chopin d'un part, et de Jane Stirling
d'autre
part. Jane Stirling qui avait assisté considérablement le
compositeur
durant les deux dernières années de sa vie,
s'était attachée à
rassembler après sa mort divers documents lui ayant appartenu,
dont ces
volumes annotés qu'elle avait ensuite légués
à sa petite-nièce Anne D.
Houstoun.
- Lundi 14 novembre. Édouard Ganche assiste à
Varsovie
à l'inauguration
du monument dédié à Frédéric Chopin,
une sculpture de Vencislas
Szymanowski.
- Édouard Ganche figure dans la liste des membres de
l'association des
amis de Maurice Rollinat. Son adresse est alors le 3 place Michel
Servet à Lyon, domicile de son épouse (ce qui correspond
en fait au 5 rue Royale, autre entrée de l'immeuble dit
«des Têtes» en raison des sculptures qui en ornent la
façade).
1928
- Avril. Édouard Ganche se rend sur l'île de Majorque
en compagnie de son épouse. Il visite l'ancienne Chartreuse de
Valldemosa où George Sand, ses enfants, et
Frédéric Chopin ont séjourné durant l'hiver
1838-1839. La presse locale se fait l'écho de sa
visite: Última Hora le mercredi 11 avril et Correo
de Mallorca
le jeudi 12. À l'époque, le doute subsiste quant à
la cellule réellement occupée par Chopin. Quelque temps
après, la nièce de George Sand lui ayant confié
des dessins de Maurice Sand dont l'un d'eux représente la
cellule n°4, il entreprend une enquête qui l'amènera
à conclure que cette cellule est bien celle ayant abrité
le compositeur durant son séjour.
- Lundi 4 juin. Édouard Ganche est nommé Commandeur
de l'ordre
polonais Polonia Restituta pour services rendus à la culture
polonaise
dans le cadre de ses activités musicologiques.
- Jeudi 7 juin. Remise de la distinction par Pierre Kluczynski,
consul de Pologne à Lyon, au nom de l'ambassadeur à Paris.
- Se basant sur l'édition des oeuvres de Chopin
annotée par le compositeur offerte par Anne D. Houstoun en 1927,
Édouard Ganche fait paraître à Londres de 1928
à 1932, chez Oxford
University Press, l'édition monumentale de l'œuvre de Chopin.
C'est
pour lui l'aboutissement de plus de 25 ans d'efforts. Il
présente cette
édition comme la transcription fidèle, sans ajouts ni
retraits, de
l'œuvre de Chopin tel que le compositeur voulut la léguer
à la
postérité. Édouard Ganche, frappé par les
altérations sans nombre que
les partitions de Chopin ont subies au cours de leurs multiples
transcriptions, a voulu opérer un retour au source radical et
incontestable.
1929
- Samedi 23 mars. Le Chicago Daily Tribune consacre sa
rubrique
«Who's Who Abroad» à Édouard Ganche.
1931
- L'Annuaire général des lettres donne comme
adresse parisienne d'Édouard Ganche le 5 rue Godot de Mauroy,
dans le 9e
arrondissement, siège social de l'association France-Pologne.
Il est
signalé comme Président de la Société
Frédéric-Chopin, lauréat de
l'Institut, Membre de la Société française
d'Histoire de la médecine et
collaborateur de la revue La Pologne.
- Mai. Édouard Ganche revient à Majorque, dans le but d'y créer le
Festival Chopin.
1932
- Création du Musée Chopin de Majorque,
dans la cellule de la
Chartreuse
de Valldemosa, par Gabriel Quetglas Amengual et son épouse
Mercedes Tous Fiol, avec le concours d'Édouard Ganche et
d'Estanislao Pellicer.
- Samedi 9 juillet. Édouard Ganche est nommé
Chevalier de la
Légion d'Honneur (n°177029). Parution au Journal Officiel de
la République Française du jeudi 14 juillet 1932,
n°7619.
1934
- Édouard Ganche, qui a le sentiment d'avoir accompli
l'œuvre de
sa vie avec la publication de l'édition monumentale des oeuvres
de Chopin, songe à fonder un
musée Chopin à partir de sa collection
d'objets et de documents
chopéniens. Il s'inquiète en effet d'une possible
dispersion de sa collection après sa mort. Il entreprend dans ce
but une série de négociations avec
diverses villes et institutions en Suisse, Belgique, France et Pologne.
1936
- Vendredi 21 février. Parution de Mon
début dans la médecine - Un médecin de campagne en
1889
chez Denoël et Steele. Dans ce récit de souvenirs,
Édouard Ganche
raconte son enfance à Baulon, son
bourg natal, et précise les raisons
qui l'ont poussé à s'intéresser à la
médecine, sur le modèle de son
père, Auguste Ganche, dont il
dresse un portrait émouvant. Depuis le
début du mois, Édouard Ganche dispose d'exemplaires
d'auteur qu'il
adresse à ses amis et connaissances. L'ouvrage figure toujours
au
catalogue en 1941. Il sera soldé en 1947.
1937
- Édouard Ganche propose l'ensemble de son
«Musée Frédéric Chopin» au
libraire viennois Heinrich Hinterberger (1892-1970),
spécialisé dans
les éditions rares et les manuscrits originaux. La collection,
proposée
à un prix trop élevée pour les acheteurs
potentiels (2 millions de
francs), ne trouve pas preneur.
1938
- Vendredi 4 novembre. Édouard Ganche vient de remanier
entièrement Le Livre de la
Mort
pour une édition définitive.
1942
- Mardi 17 novembre 1942. Vente de la collection
Chopin aux Gouverneur
Général allemand de Pologne, sur l'initiative de Robert
Legouix. Marthe Bouvaist-Ganche écrira, quelque années
plus tard
(le mercredi 3 août 1949):
«Cette expropriation forcée fut pour mon mari un coup
mortel, moralement il ne s’en consola pas.» Édouard
Ganche, qui n'a su ou voulu s'opposer à cette vente, n'y voit
qu'un aspect positif: sa collection ne sera pas dispersée.
Néanmoins, ses dernières années seront
hantées par la peur de son anéantissement du fait de la
situation internationale.
- Au cours des mois qui suivent, une exposition permanente
est consacrée
à
Chopin dans les locaux de la Bibliothèque Jagellonne de
Cracovie. La collection
d'Édouard Ganche en constitue l'essentiel,
complétée par des éléments
provenant notamment de la Bibliothèque Nationale de Pologne
(Varsovie)
et de la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie, et par des
éléments
initialement présents à la Bibliothèque
Jagellonne.
Édouard Ganche
refuse de prêter les partitions annotées aux organisateurs
qui souhaitaient en
disposer durant 4 semaines, dans le cadre de l'exposition.
1943
- Samedi 29 mai. Achèvement du transfert de la collection
d'Édouard Ganche à Cracovie.
- Mercredi 27 octobre. Inauguration officielle du «Grand
Musée
Chopin» de Cracovie.
1944
- Printemps 1944. Le front de l'Est se rapprochant de Cracovie, une
partie des fonds de la Bibliothèque Jagellonne est
expédiée à Adelin en Silésie. C'est le cas
de
la collection Chopin, à
l'exception du piano de Chopin, trop
difficile à transporter dans les conditions précaires
qu'impose la situation.
1945
- Mi-mars. Édouard Ganche fait part à l'un de ses
correspondants, sans plus de précisions, de sa santé
déclinante. Il évoque un traitement dont les premiers
effets seraient bon.
- Jeudi 31 mai. Mort
d'Édouard Ganche. Il décède à Lyon,
à
dix
heures du matin, en son
domicile, 5 rue Royale. Les journaux locaux font état de fortes
pluies orageuses durant la nuit. On ignore la nature exacte de
l’affection qui
l'emporte: son épouse a observé sur ce point la plus
grande discrétion.
- Samedi 2 juin. Le corps d'Édouard Ganche est inhumé
à 8h45, sans cérémonie religieuse, dans un
cercueil en
chêne. Peu avant de mourir, il a exprimé sa
dernière volonté
à son épouse: que ne soient pas annoncées à
l'avance ses funérailles.
C'est donc seule que Marthe Bouvaist-Ganche accompagne son mari
jusqu'à
sa dernière demeure.
- À Majorque, la plaque
apposée lors de l'inauguration du musée Chopin, où
figure le nom d'Édouard
Ganche, et qui était masquée depuis quelque temps
déjà sur ordre du gouverneur civil des Baléares,
est découverte
une journée, en
son hommage. Le lendemain, la Garde Civile la fait recouvrir à
nouveau.
- La collection Chopin est
ramenée à Cracovie, non
sans quelques pertes. Les
manuscrits et les
imprimés retournent à la Bibliothèque Jagellonne,
tandis que
tableaux et sculptures, ainsi que le piano, seront désormais
conservés par le Musée de l’Université
Jagellonne.
1949
- Le Mercure de France réédite Frédéric
Chopin: sa vie et ses œuvres
le premier ouvrage d'Édouard Ganche paru chez ce même
éditeur en 1913,
dans une version revue et augmentée (après une
réimpression simple en
1921). À la rubrique «Ouvrages de Édouard
Ganche» Le Livre de la Mort
est cité avec la mention «Édition corrigée
et augmentée» ce qui peut
laisser penser que Marthe Bouvaist-Ganche avait l'intention de faire
reparaître le recueil selon le projet d'Édouard Ganche
datant de 1938.
1968
- Dimanche 18 février. Décès de Gabriel
Patourel à Paris (7e),
à l'âge de 99 ans et 2 mois (il était né
à Rennes le lundi 14 décembre 1868).
1971
- Décès de Marthe Ganche, qui est inhumée
aux cotés de son époux. Elle lègue à la
Bibliothèque nationale
l'ensemble des documents de son mari en sa possession, dont les volumes
annotés de Chopin. Une valise où elle a inscrit de sa
main «Affaires de
mon mari» est remise à sa grande amie Marie Rozier. Elle
contient
quelques souvenirs, dont le plumier d'écolier d'Édouard
Ganche, un
petit carnet à dessins où l'on peut voir quelques croquis
enfantins, le
petit noeud-papillon blanc qu'il portait le jour de sa première
communion, sa montre en or, ou encore son portefeuille en cuir
acheté
en 1906. Ces objets ont été offerts en 2012 par
l'héritier de Marie Rozier au musée Chopin de Majorque, fondé par Édouard
Ganche, .
1972
- Une édition en facsimilé de l'édition 1913
de Frédéric Chopin: sa vie et ses œuvres
paraît chez l'éditeur Minkoff Reprint (Genève,
Suisse), sans mention de copyright.
1979
- Les documents légués par Marthe Ganche entrent au
Département de la Musique de la Bibliothèque nationale,
où ils sont réceptionnés et classés par
Jean-Michel Nectoux.
1982
- La Bibliothèque nationale publie Frédéric
Chopin, oeuvres pour piano : Fac-similé de l'exemplaire de Jane
W.
Stirling (ancienne édition Édouard Ganche) avec
annotations et
corrections de l'auteur avec une introduction de Jean-Jacques
Eigeldinger, une préface de Jean-Michel Nectoux et une
bibliographie
des travaux d'Édouard Ganche.
1983
- Mars. Jean-Michel Nectoux et Jean-Jacques
Eigeldinger publient dans le n°7 de la Revue de la
Bibliothèque Nationale (p.11-17) un article documenté
et richement illustré intitulé «Édouard
Ganche et sa collection Chopin».
1994
- L'article d'Édouard Ganche «L'authentique cellule de
Frédéric
Chopin dans la Chartreuse de Valldemosa» initialement paru dans
la
revue La Pologne
en 1932 est publié sous forme d'une plaquette bilingue
Castillan/Catalan aux éditions Lleonard Muntaner (Palma de
Mallorca,
Espagne) traduit et présenté par le professeur Pío
Tur Mayans de
l'Université des Baléares. Cette publication est
destinée à rappeler l'authenticité de la cellule
n°4 occupée par Chopin et George Sand lors de leur
séjour à Majorque. Elle
paraît à l'initiative et avec le soutien des
propriétaires de la cellule.
2012
- Mercredi 29 février. Parution aux éditions La Clef
d'Argent du Livre de la
Mort dans l'édition définitive voulue par
Édouard Ganche en 1938.
Téléchargez librement Le Livre de la Mort et L'Ordre de la Mort, les deux recueils de contes macabres d'Édouard Ganche, en version pdf.
© 2025 Philippe Gindre