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Édouard Ganche est né à Baulon (Ile et vilaine) où son
père Auguste Ganche, médecin né à Rennes et
d'une famille rennaise, était venu s'installer vers 1877 pour y
exercer. Édouard Ganche y a passé son enfance jusqu'à la mort de son
père, en 1893. Après quoi sa mère et lui sont allés vivre à Rennes.
En 1936, dans Mon début dans la médecine,
Édouard Ganche revient longuement sur son enfance à
Baulon. On trouvera ici quelques extraits de ses souvenirs
illustrés de photographies datant du début du XXe
siècle.
![]() Baulon, rue principale. |
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«Le bourg de Baulon se trouve à vingt-six kilomètres au
sud-ouest de la capitale de la Bretagne et fait partie de
l'arrondissement de Redon duquel il borde l'extrémité nord. À cause de
cette situation le mouvement de la population et le trafic commercial
vont toujours vers Rennes, ville plus proche et plus importante». [1] «L'aspect de la localité décrite ici n'a guère changé depuis soixante ans. Ce sont les mêmes maisons banales aux pierres grises, aux toits d'ardoises et rangées le long des routes qui se croisent devant l'église. [...] C'était un lieu perdu au fond des terres, disait-on vers 1880. Les paysans en blouse et les femmes en coiffe ne voyageaient point; d'aucuns ne savaient ni lire, ni écrire et des vieillards n'avaient pas été plus de trois fois dans leur vie jusqu'à la ville pour en revenir le même jour.» [2] |
![]() Baulon, église. |
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«Notre maison, placée devant l'église, du côté des entrées principales, me permettait d'observer les baptêmes et les enterrements. Pour ceux-ci, la veille, les deux cloches commençaient à sonner un glas, d'heure en heure. Par les temps de pluie, sous un ciel sombre, le tintement cadencé en deux timbres différents accablait l'âme. Les sons venant du clocher étaient si parfaitement accordés à la désolation de la mort que personne ne pouvait se tromper sur leur signification sinistre. Par un vent un peu vif ou en rafales, les sonorités devenaient très dissonnantes et plus funèbres. Bien des années après avoir quitté ce pays, je reconnus instantanément ce glas des trépassés perçu dans la paix de la campagne, quand je jouai pour la première fois au piano le deuxième Prélude de Frédéric Chopin.» [3] |
![]() Étang de Bélouze. |
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«À quinze cents mètres de Baulon, sur la route de La Chapelle-Bouëxic, un chemin conduisait à l'étang de Bélouze, aux rives plates, bordées de champs. J'aimais sentir par là, l'odeur du jonc et de l'eau poisonneuse, monter sur une barque amarrée et regarder le fretin qui tentait mon goût pour la pêche. La nappe liquide se déversait en minime quantité par un moulin, dans un ruisseau passant au fond d'une vallée parsemée de grosses pierres, ornée d'abrupts rochers, tapissée d'herbes fraîches et de fougères. La solitude de cette combe d'une aménité franche, ne cessait que par la présence peu fréquente d'un ou deux troupeaux et j'y découvrais, en été, la douceur et la poésie des lieux parfaitement ordonnés dans les bouleversements terrestres.» [4] |
![]() Le Canut. |
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«Nous arrivions à mille mètres du bourg, devant un bas-fond marécageux et plein de broussailles et d'arbrisseaux où gîtaient certains gibiers à plumes. Des grenouilles coassaient sans trouble dans une vaste mare encombrée de myriades de lentilles d'eau et de joncacées.» [5] |
Notes: 1. Mon début dans la médecine, p.13. 2. Mon début dans la médecine, p.14. 3. Mon début dans la médecine, p.100-101. 4. Mon début dans la médecine, p.24-25. 5. Mon début dans la médecine, p. 94. |
Références:![]() Édouard Ganche, Mon début dans la médecine. Un médecin de campagne en 1889, Denoël et Steele, 1936, 136 p. |
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