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![]() Irène Buscarlet en 1930. ![]() |
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Irène Buscarlet (1908-2001)
De nationalité
suisse, Irène Vallélian-Buscarlet était la fille
de Francis Buscarlet (1863-1951),
médecin genevois, et de
Renée Mottu (1876-1960). Jeune fille brillante, douée
pour la musique,
médaillée du Conservatoire de Genève, elle se prit
de passion pour Chopin à l'âge de 20 ans, après
avoir vu au cinéma La
Valse de l'Adieu, le film d'Henry Roussel au scénario duquel
Édouard Ganche avait collaboré. Comme elle
l'écrivit à Édouard Ganche lui-même
l'année suivante: [...] je n'étais plus dans une salle de spectacle, mais j'ai été transportée un siècle en arrière, j'ai assisté et pris part à des événements qui se déroulaient de nouveau, j'ai vu Frédéric Chopin lui-même et j'ai vécu avec lui quelques instants parmi les plus poignants de sa vie. [...] quelques jours après avoir vu le film, je me suis procuré vos livres et je les ai dévorés. [1] [...] ce film m'a tellement remuée, tellement impressionnée, tout en moi a frémi, et dès ce jour j'ai commencé à aimer Chopin, d'un amour qui ne fait que grandir, un amour passionné, et... quelques mois après, je lui ai donné mon coeur!... [2] Dès lors, un buste de Chopin qu'elle conserva toute sa vie trôna dans sa chambre, posé sur un naperon brodé par des paysannes de Pologne, la patrie de l'auteur des Préludes. En 1929, apprenant par la presse l'existence d'un projet de translation des cendres de Chopin en Pologne, elle prit donc l'initiative d'écrire à Édouard Ganche pour lui faire part de l'émotion que cette nouvelle avait suscité en elle, mais aussi de l'intérêt qu'elle portait à son œuvre musicologique, qu'elle avait lue, dit-elle, «avec beaucoup d'intérêt et d'amour»: Je vous dirai tout de suite que j'ai pour Chopin un amour passionné, non seulement pour son oeuvre, mais pour lui-même et je voue à son souvenir un culte ému et sans bornes. Aussi, vous comprendrez, Monsieur, que tout ce qui le concerne me touche dans le plus profond de mon coeur. Et voici que j'apprends [...] qu'il est question de transporter les restes de Frédéric Chopin en Pologne. Au premier moment, j'en fus bouleversé, car mon projet le plus cher est de faire un pèlerinage au tombeau de Chopin au Père-Lachaise, si jamais j'allais à Paris. Mais, connaissant l'amour de Chopin pour la Pologne, j'ai bien vite compris que l'exécution de ce projet ne serait que répondre au plus cher désir du Maître, celui de retourner dans sa Patrie bien-aimée. [3] L'exaltation lumineuse, une intelligence clairement manifestée, la limpide ordonnance des pensées et leur sûreté, marquent cet embrasement total de l'individu, provoqué par l'humaine inspiration sertie dans la structure condensée et robuste de l'art émouvant et somptueux de Chopin. [...] Après tant d'autres, cette confidence divulgée ici atteste que nul homme n'acquit par son oeuvre un tel pouvoir de subjugation. [4]Dans les années qui suivirent, Irène Buscarlet rendit visite à Édouard Ganche et à son épouse à de très nombreuses reprises, rue Royale, à Lyon. Elle alla aussi à Paris sur les traces de Chopin, visitant avec Édouard Ganche ces endroits qu'il connaissait si bien: le square d'Orléans, la place Vendôme, la Madeleine, le Père-Lachaise. En 1930, elle commença même à perfectionner sa pratique du piano sous la direction de Marthe Bouvaist-Ganche. Plus tard, elle assista Édouard Ganche, faisant office auprès de lui de secrétaire éclairée. Après sa mort en 1945, il semble qu'elle se soit efforcée de faire connaître ses différents manuscrits demeurés inédits (notamment des recueils de ses articles musicologiques ou littéraires), mais l'effervescence qui suivit en France la Libération semble n'avoir pas été favorable à ces projets qui sont restés sans suite. Elle vécut avec ses parents jusqu’en 1948, date à laquelle elle épousa Paul Vallélian, un veuf âgé de 69 ans. Avec lui, elle connut le bonheur. Paul Vallélian était né en 1879 au Pâquier, une commune suisse du canton de Fribourg située dans le district de la Gruyère, mais il vécut presque toute sa vie à Troinex (Genève) ou Irène le rejoignit. Paul Vallélian, fier de ses origines, parlait le patois gruérien et était très attaché à promouvoir les traditions et coutumes de la Gruyère. Cette passion devint très vite celle d'Irène qui, dès lors, cessa de pratiquer le piano. Peu après le déménagement du couple à Carouge (Genève), en 1973, Paul Vallélian décéda à l’âge de 94 ans. Son épouse se replia alors sur elle-même et ses souvenirs. Irène Vallélian-Buscarlet est décédée en 2001. [5]
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