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Esprit
médical, 25 février
1936. Le Divan, mars 1936. La Revue des Lectures, 15 mars 1936. L'Ouest-Éclair, Rennes, 26 mai 1936. Books Abroad, Vol.10 n°4, automne 1936. L'Ouest-Éclair, 20 octobre 1936. Place Publique n°40, mars-avril 2016. |
«Quand je lus, à vingt ans, le roman de Balzac,
intitulé: «Le médecin
de campagne», je constatai avec déception que l'auteur de
la «Comédie
humaine» ne décrivait pas l'existence d'un médecin
à la campagne et ne
l'avait jamais connue.»
Ce reproche inscrit aux premières lignes de: «Mon
début dans la
Médecine», le très intéressant livre de
souvenirs dont l'«Esprit
Médical» a déjà parlé, nul ne pourra
l'adresser à M. Édouard Ganche,
son auteur.
Élevé en Bretagne par son père, admirable
praticien de village, M.
Ganche nous peint, en effet, les difficultés, les coutumes, les
peines
et les joies du médecin de campagne d'il y a cinquante ans en
quelques
chapitres d'une vérité saisissante.
Admirable docteur Ganche, dont la vie appartenait tout entière
à ses
humbles malades et qui, le sac de cuir en bandoulière, le
bâton de buis
à la main, revenait à sa maison, les soirs d'hiver avec
des glaçons
dans la barbe et ayant abattu des dizaines de kilomètres par les
routes
et les bas-chemins.
Il emmenait parfois son fils. Et celui-ci, tout fier de ses
premières
notions médicales, acquises en marchant, pouvait, suprême
joie! servir
d'assistant à son père dans les fermes visitées ou
au cabinet de
consultations.
«La médecine transportait perpétuellement mon
âme...»
Ce grand amour vibre encore au long de ces pages. Et avec une telle
ferveur que le professeur Noël Fiessinger qui a connu
auprès de son
père un apprentissage analogue, s'étonne, en analysant
les souvenirs de
M. Édouard Ganche, que celui-ci ne soit pas médecin.
«Quand on a lu son livre, dit-il, on ne peut s'empêcher de
regretter,
avec tristesse, qu'il ne pratique pas la médecine.»
Sans doute. Mais, s'il la pratiquait, eût-il écrit ce
volume?
Jean-Jacques Rousseau, à qui l'on reprochait de disserter de
politique,
sans être prince ou législateur, répondait assez
pertinemment que s'il
était prince ou législateur, il ferait de la politique et
n'en écrirait
pas.
En outre, une vocation pleinement satisfaite emplit l'âme d'un
bonheur
qui, comme tous les bonheurs, se prête mal à l'expression
artistique:
les livres les plus émouvants, comme les musiques les plus
touchantes,
ne sont-ils pas ceux que nuance de mélancolie l'allusion
à ce qui
aurait pu être et n'a pas été?
Félicitons-nous donc plutôt que M. Édouard Ganche
ne soit pas praticien
et ait néanmoins admirablement connu et compris cette suite
héroïquement continue de tribulations et de
dévouements qui fait,
aujourd'hui comme hier, la vie du médecin de campagne.
Nous y avons gagné une belle oeuvre littéraire qui est en
même temps un
témoignage, un hommage, un réconfort.
Article original
Références: Esprit
médical (25
février
1936), 31 rue Bergère, Paris 9e, rubrique «... Galien dit
non». Auteur: Galien. |
Ce petit livre est tout entier d'un pressant
intérêt. S'il est assez exceptionnel d'y découvrir
l'impérieuse vocation médicale d'un enfant de neuf ans,
je crois bien que la vie du médecin de campagne d'il y a un
demi-siècle qui lui sert de cadre est plus commune sinon moins
curieuse. À défaut des derniers survivants de ces
médecins d'autrefois, qui pourrait mieux témoigner de son
exactitude que quelques-uns de leurs fils? Ils y retrouveront la malle
basse, longue et recouverte d'un cuir encore garni de ses poils, qui
était reléguée dans un coin du grenier où
étaient installés le trapèze et les anneaux de
leurs premiers exercices de gymnastique: et cette malle renfermait le
squelette humain qui devait plus tard servir à leurs
premières études. Ils se souviendront de la pose des
vésicatoires que l'on pansait ensuite avec une feuille de jute
enduite de graisse douce. Ils reverront la cuvette de fer
émaillé que l'ont portait dans le cabinet du praticien
avec le verre d'eau acidulée au vinaigre quand un patient venait
pour se faire extraire une dent. Ne leur est-il jamais arrivé
d'approcher le fil qu'on entortillait autour des épingles
à suture? Et les longues consultations du premier mardi de
chaque mois, le jour où les rues du village étaient
encombrées de bestiaux, de paysans et de marchands nomades,
pourraient-elles sortir de leur mémoire? Pourraient-ils de
même oublier la couverture de ce Correspondant Médical
où ils
ont lu en cachette tant d'articles d'histoire et de science? Que tout
cela est loin, et c'était hier!
Article original
Références: Le Divan
(mars
1936). Auteur: Henri Martineau. |
Édouard Ganche: Mon début dans la Médecine, un médecin de campagne en 1889, in-12 de 132 p., . Denoël et Steele, 1936, 7 fr. 50.
Le médecin de campagne dont il est
ici question n'est pas l'auteur, mais son père, le docteur
Auguste Ganche, né à Rennes et installé au bourg
de Baulon, dans l'arrondissement de Redon. Il y pratiqua seize ans,
c'est-à-dire jusqu'à sa mort. À cette date de
1893, l'auteur lui-même avait treize ans.
C'est donc en rappelant ses souvenirs d'enfance qu'il
décrit, et c'est là son but, l'existence d'un
médecin de campagne à la fin du XIXe
siècle.
Comme tant d'autres choses, en cinquante ans, elle a changé du
tout au
tout.
L'auteur a réalisé son dessein avec talent
et un grand souci de vérité. Quiconque a vu à
l'oeuvre ces anciens praticiens les reconnaîtra dans ce tableau
et constatera combien Balzac les connaissait peu, en dépit du
titre de son roman.
Mais tout en dépeignant la rude existence et le
dévouement, magnifique dans sa simplicité, du docteur
breton, l'auteur nous conte sa propre enfance, passionnée de
connaissances médicales, associée souvent aux courses de
son père et à sa thérapeuthique. Et ces souvenirs
ont beaucoup de charme.
L'étonnant est qu'une vocation médicale,
éveillée si tôt et si caractérisée,
ait abouti à une oeuvre imposante de critique musicale et
l'édition monumentale de Chopin.
Un trait à noter sur les illusions que se font habituellement
les
parents.
L'auteur, jeune écolier, ayant rapporté de la
bibliothèque communale
une petite Physiologie
élémentaire fort simplette, le père la reporta,
fort courroucé, à l'instituteur, en lui déclarant
que ce n'était pas un livre à donner aux enfants.
Or, depuis qu'il savait lire, ledit enfant feuilletait et
dévorait tous les ouvrages médicaux de la
bibliothèque parternelle, y compris les moins faits pour la
jeunesse. Et nunc erudimini.
Article original
Références: La Revue des
Lectures (15
mars
1936). Auteur: Abbé Bethléem. |
Références: L'Ouest-Éclair,
Rennes,
mardi
26 mai 1936, n°14446, p.8. Auteur: non signé. |
Traduction: Édouard Ganche, le spécialiste de Chopin bien connu, livre ici le récit de ses premières expériences dans le domaine médical, à l'époque où il était le très jeune assistant de son père, le Dr Auguste Ganche (1853-1893), lequel consacra sa courte et héroïque existence à soulager les maux d'une communauté rurale des environs de Rennes. Il adopte pour ce faire un style d'une simplicité stoïque qui convient parfaitement au sujet: ce médecin de campagne taciturne qui n'épargnait jamais sa peine, ne fuyait jamais une obligation, et n'élevait jamais la voix. Un hommage respectueux doublé d'un précieux témoignage sur les moeurs -- notamment médicales -- de la Bretagne rurale vers la fin du XIXe siècle. H.K.B. |
Références: Books Abroad,
Vol.10 n°4,
automne
1936, p.436. Auteur: H.K.B. |
Article original
Références: L'Ouest-Éclair
(Rennes),
mardi 20 octobre 1936 (n°14592), p.4. Auteur: J. C. |
Article original
Références: Place publique, la revue urbaine de
Rennes/Saint-Malo n°40, mars-avril 2016, p.82-83. Auteur: Georges Guitton. |
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