Accueil | Édouard Ganche | Bibliographie | Bibliographie critique | Chronologie | Miscellanées | F.A.Q. | Recherche | Liens |
Ci-dessus, Marthe
Bouvaist-Ganche pose devant le piano Pleyel. Cette photographie a
été prise 5 rue Royale à Lyon, vers la fin des
années 1930. Au mur, on aperçoit à gauche une
reproduction du Profil de Dante d'après le masque de Chopin, par
Delacroix, et à droite un portrait de Jane Stirling
par Devéria (voir ci-contre).
Photo. collection Alexandre Boritch de Kisselev. |
Lors de sa
tournée de concerts en Grande-Bretagne, en 1848, Chopin avait
séjourné en Écosse dans la famille de Jane
Stirling, à
qui il avait donné des cours à Paris quelques
années auparavant. Il avait joué à plusieurs
reprises sur ce piano, lui conférant une valeur inestimable aux
yeux de Jane Stirling qui s'était prise d'une passion platonique
mais absolue pour le maître et l'entourait d'une attention de
tous les instants. Elle le suivit ensuite à Paris où elle
l'aida jusqu'à son décès, l'année suivante,
allant jusqu'à racheter
ses biens, mis aux enchères, pour éviter leur dispersion.
Elle conserva ce piano jusqu'à sa mort. Ci-dessus, à gauche: Le piano. À droite: Portrait de Jane Stirling en compagnie de la jeune Fanny Elgin (future Lady Bruce) par Achille Devéria (1800-1857). Lithographie, 18 x 10,5 cm. Édouard Ganche l'avait accroché au mur, près du piano. Ce piano à queue Pleyel en bois de rose incrusté de filets de cuivre, acheté à Paris par Jane Stirling le 15 novembre 1847 pour le somme de 2500 francs or, porte le n°13823. On peut voir à l'intérieur une signature à l'encre: «Frédéric Chopin, 15 novembre 1848». Édouard Ganche le reçu d'Anne D. Houstoun le 30 juillet 1927. Récemment restauré, il se trouve aujourd'hui au musée de l'Université Jagellonne de Cracovie aux cotés du piano Pleyel n°13716 acheté par la Comtesse Potocka sur les conseils de Chopin le 7 février 1848. À la suite d'une confusion, sans doute, ce Pleyel n°13716 a longtemps été présenté à tort à Cracovie comme étant le piano de Jane Stirling. Cette erreur est aujourd'hui réparée. |
Comme suite à notre entretien du 30 mars, j'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le catalogue et quelques photographies de la Collection Frédéric Chopin qui est unique au monde et présente un caractère national pour la Pologne en raison de la mémoire illustre du grand Polonais qui est vénéré dans tous les pays et dont l'influence sur les esprits ne cesse d'augmenter. Si cette collection était dispersée dans une vente, il serait impossible de jamais la réunir. Présentée dans un musée officiel, elle recevrait de nombreux dons et s'enrichirait rapidement. Elle constituerait surtout un point d'attraction considérable pour le tourisme, et il n'est pas douteux qu'une publicité adroite amènerait des voyageurs de toutes les parties du monde vers le Musée Frédéric Chopin. Sa renommée dépasserait cent mille fois celle de Bayreuth pour Wagner, ou celle de Stratford on Avon, pour Shakespeare, lieux de pèlerinage.[1]Édouard Ganche revoit plusieurs fois à la baisse son estimation de la collection qui passe successivement de 2.000.000 Francs en 1934 à 1.500.000 Francs en 1938 puis à 1.200.000 Francs en 1939. Peine perdue: la situation internationale n'incite pas à la dépense. La guerre, puis l'occupation mettent un terme provisoire à ses tentatives.
Références : Frédéric Chopin, Œuvres pour piano, Fac-similé de l'exemplaire de Jane W. Stirling avec annotations et corrections de l'auteur (Ancienne collection Édouard Ganche), Bibliothèque nationale, 1982. Andrzej Mężyński, Wissenschaftliche Bibliotheken im Generalgouvernement in den Jahren 1939-1945, LTW, 2003. ISBN 9788388736353. Andrzej Mężyński, «Les collections du musée Frédéric Chopin de Lyon acquises par le Generalgouvernement de Pologne en 1942. Une surprenante transaction.» Communication lors du colloque Livres et bibliothèques scientifiques dans les territoires occupés et annexés par l'Allemagne nationale-socialiste, Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme d'Alsace (MISHA) Institut universitaire de France Université Marc Bloch-Strasbourg II, vendredi 21 novembre 2008, 17h-17h30. Article à paraître dans les actes du colloque. Jean-Michel Nectoux et Jean-Jacques Eigeldinger, «Édouard Ganche et sa collection Chopin», Revue de la Bibliothèque Nationale n°7, mars 1983, p.10-26. ISSN 0249-7344. Marek Sroka, «The University of Cracow Library under Nazi Occupation: 1939–1945», Libraries & Culture, Volume 34, No. 1 (Hiver 1999). Fonds Édouard Ganche, Bibliothèque nationale de France, Département Musique: Affaire Legouix, cote Vma. 4334 (5); Catalogue de la collection Chopin d'Édouard Ganche et documents concernant la provenance de certaines pièces, cote Vma. 4334 (4). |
[haut]